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Christophe Mortier

PRESSE:Mulhouse : démarrage de l’auto-école solidaire et sociale d’Appuis

Une nouvelle auto-école vient d’ouvrir à Mulhouse, 11 rue des Abeilles, portée par l’association Appuis. À vocation solidaire et sociale, elle propose des cours de code et de conduite à une trentaine d’inscrits, en parallèle à un pôle numérique et un second contre l’illettrisme.

Hicham Slimani, responsable de l’auto-école solidaire et sociale, teste le simulateur nouvelle génération (et ludique), avec la monitrice Doriane Bogenmann. Photo L’Alsace /Vincent VOEGTLIN

C’est une école de conduite à Mulhouse qui cultive la fibre sociale. La monitrice Dorianne Bogenmann a été choisie pour cette qualité, souligne le responsable Hicham Slimani, lui-même ingénieur pédagogique. Avec Adeline Marroig, assistante de formation, il prépare depuis septembre l’ouverture de cette auto-école pas comme les autres initiée par l’association Appuis (Accueil, prévention, protection, urgence, inclusion, santé-social). « Les cours vont réellement démarrer dans les jours qui viennent, avec une trentaine d’inscrits », a précisé Hicham Slimani ce vendredi 13 octobre, jour de l’inauguration du local, une ancienne concession avec vitrine située 11, rue des Abeilles à Mulhouse.

L’auto-école partage cette adresse avec la salle polyvalente voisine, maintenant investie par le centre socioculturel Lavoisier-Brustlein pour ses activités, le tout « loué à un prix social à un propriétaire privé », souligne l’association Appuis. Elle y voit « des ponts possibles et une dynamique pédagogique intéressante au centre du quartier prioritaire de la rue des Abeilles ». La voiture pour la conduite est stationnée juste devant la devanture ; un second véhicule va bientôt la rejoindre.


Le permis pour s’insérer socialement

Ici on fait marche arrière en matière de méthodologie de l’apprentissage avec des planches de panneaux de signalisation routière sur les murs. L’apprenant travaillera « de manière collégiale et ne restera pas tout seul face à sa tablette ou son smartphone, ce n’est pas idéal pour lui ». L’approche retenue sera celle de la pédagogie inversée, avec un premier travail à la maison, puis des questions à poser sur place. Une fois le Code de la route maîtrisé, 250 conditions de conduite pourront être testées sur « un simulateur dernière génération primé par la Sécurité routière ».


La base fixée par l’auto-école solidaire et sociale est de 40 heures pour le code et de 35 heures pour la conduite. « On vise surtout les personnes qui ont besoin du permis pour s’insérer socialement, c’est ouvert à tout le monde », explique le responsable. Tous les leviers sont déployés pour le financer à un prix solidaire (1 500 €) grâce à des mécènes et avec un reste à charge pour le futur conducteur.


« La question de la mobilité, cela manquait »

D’autres cours seront dispensés au besoin : alphabétisation, français, gestion du stress, sensibilisation à l’alcool et aux stupéfiants. « L’accompagnement des personnes sera associé à un soutien en français langue étrangère (FLE) et à un atelier numérique avec trois bénévoles pour chaque dispositif », ajoute Alain Caron, directeur général d’Appuis. « On avait le travail, le soin, l’accompagnement social, la santé… en gros sept dispositifs, mais la question de la mobilité, cela manquait. C’est un nouvel outil à disposition de notre association. »

Appuis constate que « les jeunes de 18 à 24 ans [parfois au parcours scolaire difficile, réfugiés en phase d’adaptation], les femmes seules victimes de violences, les publics en insertion ou en fracture sociale sont ceux qui subissent les plus fortes contraintes de mobilité alors qu’ils disposent de faibles ressources financières et rencontrent parfois des difficultés d’apprentissage, d’accès à l’emploi, à un travail et à l’autonomie. » Son objectif est d’accompagner 100 bénéficiaires lors des douze premiers mois d’activité.



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